Grace Murray Hopper devant le clavier de l'UNIVAC, vers 1960
Pour créer d’autres histoires d’Internet ou d’autres Internet tout court, il faut connaître ses pionniers. Ou plutôt, ses pionnières, « sans prendre pour argent comptant les mythes dominants sur les garages et les fortunes, les nerds et les « brogrammeurs » (mot-valise composé de « bro », homme à la culture viriliste, et « programmeur », ndlr). » Pour ce faire, la journaliste américaine Claire Evans raconte dans Broad Band une histoire des pionnières d’Internet.
Passionnée de technologie depuis les années 90 et son premier ordinateur (un gros Dell gris reçu à douze ans et immédiatement couvert de paillettes), elle a fouillé dans les archives, mené des entretiens, compilé des travaux universitaires. Elle en a tiré un livre passionnant, qui met en avant des figures singulières plutôt que des collectifs, mais trace ainsi en pointillé une essentielle contre-histoire de l’Internet.
Les petites mains du calcul
A la fin du 19e siècle, les « ordinateurs » (computers, personnes qui comptent en anglais, ndlr) sont largement des femmes. Ce sont elles qui font, à la main, des calculs complexes pour calculer des trajectoires de balles, des mouvements de planète ou de navigation maritime, ou servir de base à la construction de la bombe thermonucléaire. Si les femmes sont si nombreuses, c’est parce que leur travail est peu considéré et mal payé — elles coûtent à peine plus qu’une ouvrière d’usine. Leur présence dans les calculs semble si naturelle que, quand au début des années 1940, un mathématicien veut mesurer la puissance d’un ordinateur, il propose une nouvelle unité de mesure : le « kilogirl », soit environ 2 000 heures de travail de calcul.
Le film "Hidden Figures" retrace l'histoire des "ordinatrices humaines" de la NASA
Ces « ordinatrices » anonymes, travaillant en équipes dans des bureaux, furent longtemps « l’équivalent du hardware : des machines biologiques distribuées, capables d’accomplir des calculs prodigieux dont un individu serait incapable » écrit Evans. Au niveau individuel, les calculs n’étaient pas forcément complexes : ils pouvaient être fragmentés en tâches relativement simples. « Mais c’est l’accumulation de toutes ces étapes, exécutées simultanément et collectivement, qui ont préfiguré le monde que nous connaissons, un monde de réseau, de calculs et de big data. Les femmes isolées furent les premiers ordinateurs et ensemble, elles formèrent les premiers réseaux d’information. »
Une "ordinatrice", en 1952
Communiquer avec les ordinateurs
La Seconde Guerre Mondiale offre de nouvelles opportunités aux femmes. Les hommes étant au front ou enrôlés dans l’armée, des postes, les femmes occupent des rôles traditionnellement considérés comme masculins. Elles participent au travail sur les cartes perforées, sont présentes dans les départements scientifiques et dans le renseignement — notamment à Bletchley Park , en Angleterre, où l’armée britannique s’emploie à décrypter la machine nazie Enigma. Les capacités de calcul manuelles humaines étant insuffisantes, l’armée développe ENIAC , le premier calculateur numérique électronique programmable connu. Plusieurs femmes jouent un rôle central dans sa programmation : Kay McNulty , Jean Bartik née Jennings , Betty Holberton née Snyder, Marlyn Meltzer née Wescoff , Frances Spences née Bilas et Ruth Teitelbaum née Lichterman .
A gauche, Betty Jennings et à droite, Frances Bilas programment l'ENIAC
Quand ENIAC est présenté aux journalistes, lors d’une mise en scène à grand spectacle, les femmes ne sont pas mentionnées, ni invitées au dîner officiel. Dans leurs articles, les journalistes parleront de « machine pensante », de « cerveau géant » — oblitérant le travail des programmeuses, qui seront bientôt effacées des récits officiels et des photos diffusées par l’armée.
A la même époque, une autre femme joue un rôle essentiel dans ces débuts de la programmation : Grace Murray Hopper . En 1950, elle développe A-0, le premier compilateur de logiciel. « Les compilateurs sont fondamentaux dans l’informatique moderne. C’est grâce à eux que les langages de programmation, qui opèrent à des niveaux symboliques toujours plus complexes, peuvent être compris par le cerveau reptilien (basique, ndlr) de l’ordinateur ». Avant l’invention de Murray Hopper, les programmateurs devaient rédiger d’interminables instructions en binaire, en 0 et 1. Grace Hopper développa son compilateur pour qu’il puisse réutiliser des routines informatiques existantes. Ceci permettait de reprendre des bouts de programme déjà testés et d’éviter de tout coder à la main à chaque fois, éliminant ainsi une importante source d’erreur humaine dans les calculs et permettant de coder beaucoup plus rapidement. « L’idée de Grace, qui serait affinée par des générations de gens dans les décennies suivantes, permit d’automatiser une large part du travail fastidieux associé à la programmation, et de permettre aux programmateurs de se concentrer sur la dimension créative de leur travail, et sur la pensée abstraite, orientée vers les systèmes, qui allait permettre de développer l’informatique comme discipline scientifique. »
L’ordinateur au service des plus démunis
Dans les années 1960 et 1970, les ordinateurs arrivent dans les entreprises. Ils sont énormes, peu commodes et largement réservés aux spécialistes. La contre-culture tend à s’en méfier : comme le raconte Fred Turner dans De la contre-culture à la cyberculture , l’ordinateur est alors le symbole de la rationalité capitaliste, un symbole de l’emprise des logiques capitalistes sur la vie. Pourtant quelques militants en perçoivent le potentiel révolutionnaire. A Berkeley, épicentre de la contre-culture californienne, des militants installent un ordinateur connecté à un terminal Télétel pour collecter les « mémoires de la contre-culture ».
Le terminal installé dans la boutique de disque Leopold Records, à Berkeley, vers 1973
Le projet Community Memory , considéré comme l’ancêtre du Bulletin Board System, est aujourd’hui un jalon de l’histoire du Net. Mais à la même époque, raconte Evans, un autre projet naît à San Francisco : Resource One , « une des premières tentatives d’appliquer l’informatique au progrès social », conçue et menée par des femmes.
Resource One est né dans la commune Project One , installée dans un immeuble de San Francisco. Pam Hardt-English, Sherry Reson, Mya Shone et Chris Macie ont abandonné leurs études d’informatique à la fac à Berkeley pour rejoindre la contre-culture. Elles sont persuadées que l’ordinateur peut être mis au service de la révolution, notamment en mettant en réseau les groupes et nœuds de la contre-culture. Hardt-English parvient à convaincre une grosse entreprise de lui donner un vieil ordinateur (le patron accepte non pour contribuer à l’effondrement du vieux monde, mais pour obtenir une déduction fiscale). Le premier projet de mise en réseau de la contre-culture échoue, par manque de prise en compte du contexte et des attentes : en effet, la contre-culture de Berkeley est déjà dotée de réseaux d’information et de communication alternatifs qui fonctionnent très bien. Le deuxième projet de Resource One partira, lui, de besoins réels : ceux des centres sociaux de San Francisco, souvent mal informés sur les activités de leurs collègues et à qui une base de données centralisant ces informations serait bien utile pour aider au mieux les plus démunis. Les femmes de Project One construisent ainsi le Social Services Referral Directory, une base de données informatique éditée en catalogue, envoyé par la poste aux abonnés. Preuve de son succès et de son utilité, celui-ci sera consultable dans les bibliothèques de San Francisco jusqu’en 2009. Pour Evans, il demeure un exemple d’objet informatique tôt pensé au service des plus vulnérables, au service de la justice sociale. Méditant sur la transformation de la ville en hub pour entrepreneurs millionnaires, elle note : « Si le Social Services Referral Directory faisait partie des mythes fondateurs de la culture tech de San Francisco, qui influence tellement celle du reste du monde, la révolution (numérique) aurait peut-être un tout autre visage. »
ARPANET : organiser la mise en réseau de l’information
Pendant que l’informatique fait ses premiers pas dans la contre-culture, un autre réseau est en projet dans les laboratoires des universités californiennes et se discute dans les bureaux de la DARPA, l’agence de recherche de la Défense américaine. C’est ARPANET : un réseau informatique qui permettrait, pour la première fois, de faire transiter des données d’un ordinateur à l’autre. La première connexion est établie en 1969, entre un ordinateur à UCLA et un ordinateur à Stanford. L’un des inventeurs de cet ordinateur, Doug Engelbart , crée bientôt un Network Information Center (NIC, Centre d’Information sur le réseau). Pour le diriger, il embauche une assistante de recherche qui travaille un étage en dessous de lui. Elle est passionnée par le traitement de l’information et ça tombe bien, lui doit créer un « Manuel de l’utilisateur », Resource guide, pour le tout jeune réseau informatique. La nouvelle recrue s’appelle Elizabeth Feinler, elle se fait appeler Jake et elle va vite devenir indispensable .
Car le nouveau réseau n’est pas qu’une prouesse technique : c’est aussi une nouvelle configuration sociale, un nouveau moyen de mettre en lien des informations et des personnes distantes. A cet égard, Feinler va jouer un rôle essentiel. Pour répondre à la demande d’Engelbart, elle commence par créer le Resource Handbook, sorte d’ «annuaire électronique » du tout jeune réseau. Elle décroche son téléphone et appelle chaque hôte du réseau, pour avoir son adresse et le nom des personnes impliquées. L’organisation de ces informations va constituer l’architecture de l’organisation de l’information : c’est Feinler qui décide de ne pas faire figurer les titres honorifiques (général, professeur...) dans l’annuaire. La communauté ARPANET s'édifie donc sur une base égalitaire. Quand le nombre de sites et d’hôtes deviendra trop important pour rester agencé organiquement et que la nécessité d’une organisation hiérarchique en noms de domaines s’imposera, c’est aussi Feinler qui suggérera une classification toujours en usage : « .com » pour les sites commerciaux, « .edu » pour les sites universitaires, « .gov » pour les sites du gouvernement etc. Le NIC, pensé comme un simple secrétariat, se révélait central, en organisant les données et les documents techniques relatifs au réseau — ce qui n’était pas sans irriter certains des ingénieurs. « Personne n’avait anticipé que l’information prendrait une telle importance et deviendrait la vraie monnaie d'échange de notre siècle connecté. C’était tout aussi révolutionnaire que l’avait été l’art de la programmation une génération plus tôt. Et c’était de nouveau les femmes qui avaient élevé la trivialité, identifié l’élément humain qui manquait dans un dispositif technique complexe. »
L’ancêtre de l’hypertexte
Pendant longtemps, l’usage du réseau se passe encore dans une forêt de communautés diverses sans liens directs des unes aux autres. Car si l’information est de plus en plus disponible sur le réseau, il manque encore des façons d’établir des liens entre elles, de tirer au maximum profit des capacités sémantiques du réseau : ce que va faire l’hypertexte.
Aujourd’hui, c’est Tim Berners-Lee , l’inventeur du protocole World Wide Web, qui reste associé à l’hypertexte. Pourtant, entre 1984 et 1991, plusieurs systèmes d’hypertexte émergent, des conférences académiques se créent, un champ de recherche se structure. Dans celui-ci, les femmes sont nombreuses. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’une discipline collaborative par nature, avance une pionnière du champ. Ou parce que, comme la programmation à ses débuts, la discipline était encore assez récente pour n’être pas encore identifiée de façon genrée. Wendy Hall invente ainsi Microcosm, un système permettant de mettre en lien des contenus divers (textes, images, dossiers etc) selon des configurations diverses (on peut pointer vers des archives, créer des liens latéraux). Cathy Marshall , elle, invente NoteCard, une façon de modéliser l’enchaînement des idées et des concepts. Toutes deux proposent une pensée de l’hyperlien plus large et plus souple, mettant en lien des objets plus divers que le World Wide Web proposé par Tim Berners-Lee.
Quand celui-ci , d’ailleurs, présente son projet à une conférence Hypertexte en 1991, sa démonstration passe largement inaperçue (même si, reconnaît Evans, le fait que ce soit en fin de journée et qu’une fontaine de tequila soit installée dans une cour attenante n’a probablement pas aidé). Malgré l’intérêt des approches des pionnières de l’hypertexte, c’est le Web qui a fini par s’imposer. Car, malgré ses limites, il était pratique : et comme le rappelle Evans, c’est toujours l’usage qui finit par gagner.
ECHO : Oasis sur BBS
A la fin des années 1970 et années 1980, avant le Web, les gens utilisent Internet avec des BBS, des « Bulletin Board Systems » : ils composent directement via des lignes téléphoniques le numéro d’une machine et de ses serveurs, pour échanger des fichiers et poster des messages.
Sur les BBS naissent des communautés florissantes, ancêtres des communautés numériques que nous connaissons aujourd’hui. La plus connue, The WELL , est peuplée d’écrivains, de journalistes, de hippies et de techies... et surtout, selon Nancy Rhine, qui y travaillait, d’hommes de trente ans.
Fatiguées de ces environnements dans lesquelles elles ne se reconnaissent pas, certaines femmes créent leur propre BBS. Stacy Horn , une punk new-yorkaise hérissée par l’atmosphère hippie et californienne de The WELL, décide de créer son propre BBS : ECHO. ECHO serait l’antithèse de The WELL : pas une communauté de fans du Grateful Dead, mais un bar du Lower East Side, pas un endroit où on parle yoga et bienveillance, mais un lieu de discussion spirituelle, ironique, pointue, branché. Stacy Horn essaie particulièrement d’attirer des femmes. Celles-ci représentent alors entre 10 et 15 % des usagers seulement, mais Horn s’attache particulièrement à les convaincre. Elle crée ainsi des forums réservés aux femmes : pour être sûre qu’il ne s’agit pas d’hommes se faisant passer pour des femmes, pratique alors courante, elle les appelle personnellement au téléphone... L’enjeu n’est pas d’offrir aux femmes refuge et protection, mais de rendre plus intéressante la vie en ligne, souligne Horn : « Les journalistes disaient que j’avais créé ECHO pour offrir un endroit où les femmes se sentiraient en sécurité. Que dalle. Si je voulais plus de femmes sur ECHO, c’était pour que le service soit mieux, point barre. »
La fièvre des nineties
En 1994, l’Internet s’ouvre au monde commercial. Le web des années 1990 reste une période légendaire : la créativité explose, le web est plein de pages personnelles où les gens parlent de leur chien, mais aussi de sites d’artistes, de fans, d’expérimentations pleines de folie et d’énergie. Evans retrace ainsi les expérimentations de Jaime Levy , figure du cool technologique version nineties : créatrice de zines électroniques punks sur disquette ("Electronic Hollywood" ) puis d’un magazine en ligne ultra-branché et légendaire, Word — où elle est rejointe par Marisa Bowe , modératrice alors légendaire de ECHO. C’est la bulle Internet : l’argent coule à flot, des gens gagnent des millions du jour au lendemain, des fêtes légendaires sont données et tout semble possible. Word n’a pas de business model, mais les actionnaires et les mécènes semblent heureux de le maintenir à flot... avant qu’il ne soit emporté dans la banqueroute financière qui clôt cette période de spéculation.
Démo de CyberRag, un des premiers magazines électroniques, créé par Jaime Levy
Une autre communauté féminine incarne ce basculement : celle du site women.com, « femmes.com ». Women.com naît en réaction à l’atmosphère masculine de The WELL mais aussi au ton branché de ECHO. Les fondatrices, Nancy Rhine, la communarde de The WELL, et Ellen Pack, new-yorkaise fraîchement arrivée en Californie, lancent leur propre BBS en 1993, Women’s Information Resource Exchange, WIRE. Elles attachent une grande importance à l’accessibilité du service et offrent une hotline d’aide exclusivement féminine. De nouveau les médias présentent WIRE comme un refuge. Elles sont furieuses : WIRE, au contraire, prend les femmes pour ce qu’elles sont : des adultes. Il se veut l’antithèse des magazines féminins classiques : on y trouve des informations sur l’avortement, la maternité lesbienne, pas de conseils mode ou d’horoscope... Mais une tension se fait rapidement jour entre les fondatrices, révélatrice d’une tension sur ce qu’est un « internet féminin ». Pour Nancy, Internet est un outil horizontal et politique et WIRE « un réseau radical, fait pour et par une communauté féministe » alors qu’Ellen voit l’opportunité de créer un business florissant. Quand le Web arrive, elles doivent changer de modèle : elles choisissent de parier sur le tout jeune Web (« un saut dans le vide »). Elles ne seront plus hébergeuses de BBS, mais fournisseuses de contenus. Il leur faut un nouveau modèle économique : la publicité, bien sûr. Les investisseurs sont sceptiques (un banquier leur dit : « mais ma femme ne s’intéresse même pas aux ordinateurs ! »). Pourtant, dans un web où le nombre de sites est restreint et où on y accède en tapant les adresses dans la barre de navigation, women.com va vite se révéler profitable. Dès 1996, Women.com reçoit 7,5 millions de visites mensuelles. L’année suivante, il est un des sites les plus profitables du secteur. Pour attirer et retenir les annonceurs, women.com publie des articles de plus en plus légers, et devient exactement ce contre quoi il avait été fondé. Un sort similaire attend iVillage, principal concurrent de women.com qui finira par le racheter. L’histoire de women.com montre « comment les projets créant des espaces en ligne pour les femmes sont très vite devenus des espaces commerciaux vendant des produits aux femmes » — comment le Web des femmes s’est rapidement marchandisé, comme le reste du réseau.
Cyberféministes et après ?
Le livre se clôt à la fin des années 1990, comme s’il était difficile de savoir quoi dire de la suite. Ou comme si l’Internet des années 2000 n’était plus l’Internet des pionniers et qu’on entrait dans une autre histoire. Evans fait une rapide place aux filles gameuses et aux cyberféministes, mais son histoire s’arrête à l’orée des années 2000 — comme si on ne savait pas quoi dire de la suite, ou comme si avec la transformation définitive d’Internet en média de masse, on entrait de plain-pied dans une autre histoire.
Aujourd’hui, Internet c’est la résurgence des mouvements féministes en ligne et des communautés militantes, inclusives... sur les réseaux sociaux, mais aussi le cyberharcèlement, le doxxing...Et les femmes restent très minoritaires dans l’informatique et la tech — avec de graves conséquences : aujourd’hui, comme nous le disaient deux chercheuses, l’IA a des biais sexistes ... L’informaticienne Florence Sèdes nous racontait aussi à quel point l’influence des représentations joue sur le désintérêt des filles pour l’informatique, qui reste associée à un domaine de geek en chaussettes seul dans sa chambre.
Mais c’est faux, et c’est ce que s’emploie activement à raconter ce livre. Qui conclut cette traversée de l’histoire d’Internet des pionnières, ces rencontres avec des femmes aussi exceptionnelles qu’apparemment accessibles (pas d’héroïsation excessive), avec un appel à reprendre la main sur Internet. Car Broad Band est aussi un plaidoyer pour refaire un Internet centré sur les usagers et les usages, un Internet mettant l'humain au centre, élargissant les possibles plutôt que de les réduire et de les vendre. Et Evans de conclure : « Internet est à nous, tout aussi sauvage, étrange et étourdissant qu’autrefois. Ne nous reste qu’à nous mettre au travail ».